Baptisé “Kohlanness”, en référence au jeu Koh-Lanta, l’événement, organisé le 27 juillet, a provoqué l’indignation de nombreuses personnalités de droite et d’extrême droite après la diffusion vendredi d’une vidéo sur les réseaux sociaux, notamment sur YouTube, montrant spécifiquement une course de karting dans la cour de la prison.

“Ça a créé pour eux, l’espace d’un instant, un lien social”

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a annoncé samedi sur Twitter avoir “ordonné une enquête administrative” et dénoncé des “images choquantes”. « La lutte contre la rechute passe par la réinsertion, mais certainement pas par le karting ! “, s’est offusqué le ministre. “Tout était bien. On ne s’attendait pas à ça” du ministère de la Justice, a expliqué Enzo Angelo Santo, producteur de “Kohlanness” assurant que le ministère avait validé ce fait. “Le but était de montrer, l’espace d’un instant, un moment d’humanité entre les détenus, les gardiens et les jeunes du quartier”, a-t-il ajouté. “Il ne faut pas édulcorer notre approche du karting”, a-t-il insisté, précisant que “tous les détenus” impliqués dans le programme étaient “réintégrables” et “scolarisés”. Si les personnes détenues pour de courtes peines sont “restreintes à manger, dormir, manger, dormir avec peut-être une heure d’exercice, elles seront en marge de la société à leur sortie”, estime Enzo Angelo Santo. “C’était une matinée éphémère avec seulement quelques détenus choisis par l’administration pénitentiaire (…) Ça leur a créé un moment du lien social.”

“Le scandale n’est pas là”

Une douzaine de détenus ont participé au “Kohlanness” et seulement deux ont participé à l’événement de karting. Au 1er juillet, la maison d’arrêt de Fresnes comptait 1 918 détenus pour 1 336 places. Interrogé sur BFMTV, l’inspecteur général des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a dénoncé “une polémique un peu étrange et pathétique”. “Il y a d’autres choses qui se passent dans la prison : du VTT, de l’équitation, de l’escalade, du foot entre détenus et surveillants, mais ces images ne sont pas publiques”, rappelle-t-il. “Le scandale n’est pas là, mais dans la surpopulation des prisons, et plus précisément à Fresnes, qui est l’un des établissements les plus délabrés, plein de cafards, de punaises, de rats et où la vie est misérable. Pour les détenus mais aussi pour les gardiens”, a souligné Dominique Simonnot.