• A lire aussi : Retour du port du masque : “C’est pas dans nos cartons”, assure le Dr Boileau Les propriétaires de Cryopak et LaunchWorks accusent le gouvernement fédéral d’avoir “manqué au devoir de bonne foi” en “se retirant brusquement des négociations” pour livrer 10 000 000 de kits de test COVID-19 à un moment où le Canada, particulièrement le Québec, était à genoux à la fin de la première vague. Dans une entrevue menée dans de grandes installations angevines construites en un temps record, qui devaient servir à la production, le président-directeur général de Cryopak, Maurice Barakat, a déploré la position d’Ottawa dans ce dossier, car elle avait des conséquences désastreuses sur les activités des entreprises familiales. « Du point de vue de l’industrie, nous avons été en mesure de réaliser des projets qui prendraient normalement deux ans en trois mois. À ce jour, nous ne comprenons pas pourquoi le contrat a été annulé. Tout d’un coup, on a reçu un avis du gouvernement fédéral que ce n’était plus une priorité et qu’il n’y aurait plus de discussions au sujet de l’usine que nous avons construite, et de l’effort que le NHS, le Conseil national de recherches et McGill avaient mis dans le développement de ces solutions, qui ont été en grande partie financées par le gouvernement fédéral », souligne M. Barakat. Dès l’été 2020, le gouvernement fédéral, selon les faits présentés dans la poursuite, avait encouragé Cryopak à passer au stade de la production commerciale de ces tests après de nombreuses discussions. Ottawa avait même proposé de soumettre une proposition de mélange maître pour 10 000 000 de tests. “Compte tenu des circonstances extraordinaires entourant sa réponse à la pandémie, le gouvernement fédéral a décidé de négocier un contrat pour fournir ces tests sans passer par un processus d’appel d’offres”, indique le communiqué. « Nous avons été honorés de répondre à cette demande et d’aider le pays à atteindre son objectif stratégique de développer une trousse de test de la COVID-19 faite au Canada », se souvient l’entrepreneur. L’objectif est d’éviter à l’avenir des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Le 25 août 2020, Canadienzyme et Cryopak/LaunchWorks ont soumis leur proposition visant à fournir au gouvernement canadien 10 000 000 de trousses de test au prix unitaire de 2,10 $, pour un total de 21 millions de dollars. Les livraisons devaient débuter le 18 décembre 2020 et se terminer le 18 mars 2021. Lors des discussions, le gouvernement fédéral a insisté pour que tout soit produit et livré en urgence pour les aider dans leur lutte contre la pandémie. Afin de respecter les termes de l’entente négociée, LauchWorks s’installe rapidement en Anjou, complétant la construction d’un atelier et d’un site de production. Du personnel technique a été embauché et des ententes ont été signées avec McGill et BioVectra Inc. pour la production de protéines. LauchWorks s’est procuré et a acheté tous les autres composants nécessaires pour produire le lot maître pour 10 000 000 de tests. Début janvier 2021, changement majeur de cap. L’Agence des services publics et d’approvisionnement du Canada (SPAC) rapporte, pour la première fois, que le prix unitaire des kits de test était trop élevé et qu’il a été brusquement retiré des discussions sur l’accord. Le 14 janvier, SPAC a informé Cryopak/LaunchWorks que sa décision n’était pas fondée uniquement sur le prix unitaire d’origine ni sur les mesures prises par Cryopak/LaunchWorks. “Compte tenu de l’approvisionnement actuel en produits, du taux d’utilisation des réactifs et des autres sources d’approvisionnement, PSPC ne pouvait plus justifier un contrat d’approvisionnement exclusif car “il n’y avait aucune urgence à répondre à ce besoin. plus. » Le SPAC a annoncé qu’il lancera un processus d’appel d’offres pour l’achat de kits de test pour l’avenir. À ce jour, le gouvernement du Canada n’a lancé aucun processus d’appel d’offres pour les kits de test. Pour sa part, Me Frédéric Gilbert de Fasken, qui représente les demandeurs dans cette affaire, affirme que c’est le gouvernement fédéral qui a lui-même initié les discussions. « Notre client a commencé à développer des tests. On parle d’une technologie développée à Montréal avec un savoir-faire local pour les tests de dépistage PCR en toute autonomie canadienne. En fin de compte, malheureusement, il y a eu un retrait brutal du gouvernement fédéral après d’importants investissements de la part des contribuables et des entreprises canadiennes. En réponse, le procureur général du Canada a effectivement reçu aujourd’hui une déclaration en dommages-intérêts. Elle examine la procédure et apportera sa réponse dans les délais légaux.