Daria Douguina a été tuée samedi après-midi lorsque le véhicule qu’elle conduisait a explosé sur une route près de Moscou. Il avait 29 ans. Journaliste et politologue, elle était la fille d’Alexandre Douguine, idéologue et écrivain ultra-nationaliste qui prônait une doctrine impérialiste. Comme son père, elle était une fervente partisane de l’invasion russe de l’Ukraine.
Daria Douguina, la fille d’un idéologue ultranationaliste, a été tuée, samedi 20 août 2022, dans l’explosion de la voiture qu’elle conduisait près de Moscou. DIMITRI SEREBRIAKOV / AP
Mardi, des centaines de personnes, dont des proches et des hommes politiques, se sont rassemblées devant le cercueil de Daria Dugina, au-dessus duquel un portrait d’elle était accroché, a constaté l’Agence France-Presse. “Il est mort au front pour la nation, pour la Russie. Le devant, c’est ici, dit M. Dougin d’une voix tremblante, les yeux sombres.
Moins de quarante-huit heures après la mort de Daria Dugina, les services de sécurité russes (FSB) ont indiqué lundi avoir conclu que l’attentat avait été préparé et mené par les services de renseignement ukrainiens. Kyiv a nié toute implication.
Dans un message de condoléances, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a dénoncé un “crime odieux et cruel” qui “a mis fin prématurément à la vie de Daria Duguina, une personne brillante et talentueuse au cœur véritablement russe”. M. Poutine lui a également décerné à titre posthume l’Ordre du courage.
Partisan de l’eurasianisme, une doctrine impérialiste prônant une alliance menée par la Russie entre l’Europe et l’Asie, Alexander Dougin est la cible, depuis 2014, de sanctions de l’Union européenne. Personnalité médiatique et polyglotte, il est influent dans une partie de l’extrême droite européenne. Surnommé “le cerveau de Poutine” par certains médias, M. Dougin est parfois décrit comme proche du président russe. Mais ce dernier ne l’a jamais soutenu publiquement, et de nombreux observateurs ont mis en doute son influence au Kremlin.