Posté à 8h00
                Richard Dufour La Presse             

À l’aide d’une série d’interviews, les éditeurs du documentaire tentent d’expliquer comment les artistes en sont venus à vivre une vie de star ces dernières années sur le dos de centaines de petits investisseurs. « Nous avons parlé à une centaine d’investisseurs et avons entendu du vert et du vert. On aurait aimé mettre tout ce qu’on a entendu dans le documentaire, mais ce n’était pas possible », raconte Aude Leroux-Lévesque, co-auteur du documentaire. Le film évoque 24 millions levés par plus de 600 épargnants depuis le début du projet Lovaganza, il y a près de quinze ans. Les initiateurs du projet mettaient de petits investisseurs avec des retours jusqu’à 10 fois leur mise, mais aussi qu’ils allaient aider à produire des films à grande échelle et à financer des projets humanitaires. «Il y a des gens qui ont donné de l’argent, retiré des REER et même donné leur numéro de carte de crédit», raconte la journaliste Isabelle Ducas, de La Presse, qui témoigne dans le film et qui a été la première journaliste à écrire sur l’affaire, il y a huit ans. .

“Ennuyeux et malhonnête”

L’argent a été récolté, dit Isabelle Ducas, en violation des règles de l’Autorité des marchés financiers. Mais aussi à l’aide de mensonges. “Ils ont dit, par exemple, que Steven Spielberg était l’un de leurs mentors, ce qui n’était pas vrai”, raconte Isabelle Doukas. C’est une histoire qui va de rebondissement en rebondissement. Nous n’avons pas fini de l’entendre. Isabelle Ducas, journaliste à La Presse Les éditeurs du documentaire disent avoir tenté, sans succès, de parler aux principaux responsables du projet Lovaganza. Le co-auteur du documentaire, Sébastien Rist espère que le film permettra aux “victimes” de tourner la page et peut-être aussi de comprendre qu’elles n’étaient ni seules ni folles. “Parce que certaines personnes ont été désavouées par la famille et les amis pour avoir participé à ce projet”, dit-il. Aude Leroux-Lévesque estime qu’il est particulièrement “inquiétant” et “malhonnête” que des personnes soient “embarquées” pour de supposées valeurs de paix, d’unité, d’amour et d’entraide. “Aucune institution n’a bénéficié de l’argent prétendument collecté”, a-t-il déclaré.

Deux poursuites distinctes

Deux poursuites intentées par l’Autorité des marchés financiers relativement à cette affaire sont toujours actives. Le premier s’adresse aux collecteurs de fonds, Mark-Érik Fortin et Karine Lamarre, tandis que l’autre s’adresse à ceux qui se présentent comme scénaristes, réalisateurs et porteurs de projet, Jean-François Gagnon et Geneviève Cloutier. Un nouveau procès pour le couple Forten-Lamar, qui a déjà plaidé coupable à plusieurs chefs d’accusation, est prévu le 12 septembre. «Nous continuerons les spectacles de pénalité là-bas. Les représentations ont été suspendues en raison de l’état de santé de Mme Lamarre », a déclaré un porte-parole de l’AMF. PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVE SPÉCIALE COLLABORATION Karine Lamarre et Mark-Érik Fortin, lors de leur comparution en novembre 2021, à Montréal L’AMF requiert une peine de prison. “Ils [les intimés] gros risque. Seulement pour violation des lois sur l’investissement. Il est rare que l’AMF requière une peine de prison”, note Isabelle Ducas. La poursuite a été déposée pour investissement sans prospectus, alors que le scandale dans cette histoire est d’ordre humain, commente Aude Leroux-Lévesque. Cela démontre, selon elle, les limites du système judiciaire. Aude Leroux-Lévesque soutient qu’avec la quantité de preuves recueillies, elle peut dire qu’il y a eu de mauvaises intentions et des mensonges. “C’est aux tribunaux de déterminer s’il s’agit ou non d’une fraude”, a-t-il déclaré. Le documentaire Lovaganza : La Grande Illusion est disponible ce mardi sur la plateforme Vrai.