• Lire aussi : L’efficacité du nouveau système est inégale selon les régions “Dégoûtant” et “ridicule”, c’est ainsi que Valérie Langlais décrit son expérience avec le nouveau Guichet d’accès à la première ligne (GAP) lancé cet été depuis Québec. La mère de famille de 39 ans n’a pas pu obtenir d’horaire sur la plage depuis des mois pour voir un médecin dans les cliniques sans rendez-vous de votre secteur à Val-des-Monts. Appels, sites internet, places disponibles à certaines heures, tout essayé sans succès. Sa famille n’a pas eu de médecin de famille depuis deux ans. Sa fille de cinq ans, Lexa, n’est pas gravement malade, mais souffre périodiquement de fatigue extrême, de maux de ventre douloureux et de maux de tête. Photo Agence QMI, Marc DesRosiers
À la mi-juillet, il a décidé d’essayer GAP. Elle avait reçu une lettre l’invitant à l’utiliser pour “obtenir des conseils médicaux ou sociaux”. Au téléphone, après avoir décrit les symptômes de sa fille, l’employée répond qu’elle a besoin de tests de laboratoire. Au pharmacien Elle ne lui donne pas de rendez-vous chez le médecin, mais lui dit d’aller à la pharmacie. Mme Langlais dit qu’on lui a dit que les résultats seraient affichés en ligne dans le dossier de santé de sa fille et que s’ils étaient anormaux, elle pourrait rappeler pour voir un médecin. Incrédule, elle appelle son pharmacien. Cependant, ce dernier confirme qu’il ne prescrit pas de tels tests. Parfois, les pharmaciens prescrivent des tests sanguins pour s’assurer qu’un médicament n’interagit pas avec un problème de santé, mais ce n’était pas le cas pour Mme Langlais. Entre-temps, elle s’est rendue à l’urgence du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, celle où l’attente est la plus courte dans sa région. Ils ont fait des tests de selles, ne trouvant rien d’anormal chez sa fille, mais pas de sang, car ceux-ci nécessitent un suivi qui n’est pas offert en cas d’urgence. Photo Agence QMI, Marc DesRosiers
Découragement Mme Langlais a donc décidé de retenter l’expérience GAP le 10 août. Cette fois, le greffier n’avait aucune indication au dossier qu’il s’agissait de son deuxième appel. Lorsqu’elle a ensuite décrit les symptômes de sa fille, il ne savait pas ce que signifiait le mot “léthargique”, raconte la mère découragée. “Et c’est lui qui prend les appels pour décider si les gens ont le droit d’avoir un rendez-vous ou non”, souligne-t-il. Le greffier a finalement suggéré qu’une infirmière l’appelle. Elle est la dernière à pouvoir décider si les symptômes de sa fille méritent une consultation. Le problème est que l’appel arrivera dans deux ou trois semaines, lui a-t-on dit. Un problème à la fois Selon Mme Langlais, on lui a également dit que “c’est un problème à la fois” et qu’elle n’aurait à choisir devant le médecin qu’une seule des conditions affectant sa fille. Elle ajoute qu’on lui a dit que si le médecin découvrait un deuxième problème, elle devrait rappeler le médecin généraliste et répéter la procédure. “C’est un service qui sert à faire bonne figure et cache le vrai problème, le manque de médecins. C’est un pansement sur une grande plaie ouverte », déplore-t-il. “Et quand on a vraiment besoin d’un médecin, il n’y en a toujours pas”, note la mère de trois enfants. « C’est formidable qu’une infirmière me rappelle pour faire un triage, mais il y a des retards à parler à l’infirmière et il y aura des retards à voir un médecin. C’est sans fin », souffle-t-il. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.