En Italie, le nombre d’infections augmente. Après cinq semaines de baisse, les nouveaux cas ont atteint 178 000 en 7 jours, en hausse de 18,7 % par rapport à la semaine précédente. En France, les contaminations baissent moins vite qu’au début du mois (17 741 chaque jour en moyenne mobile). La reprise est pour plus tard, comme il est d’usage au retour de vacances, un contexte qui favorise “l’éventuelle augmentation de la circulation du virus”. En effet, la rentrée scolaire, l’arrivée de l’hiver, la grippe et le retour des interactions en intérieur vont accélérer le phénomène. Dans ce contexte, une autre variable entre en jeu : la nouvelle variante Centaur, également connue sous le nom de BA.2.75. Une variante de deuxième génération qui aurait évolué à partir du BA.2 et qui, bien que minoritaire, est déjà présente dans plusieurs pays. Le problème : des mutations (G446S et R493Q) qui lui permettent d’échapper un peu mieux à l’immunité, qu’elle provienne d’une vaccination ou d’infections passées. “Je n’aime pas les mutations observées”, avait déjà prévenu Ulrich Elling, un biologiste moléculaire autrichien, sur Twitter le 3 juillet. “Avant la fin de la vague BA.5, nous devrons peut-être nous préparer pour la suivante.” Analyse partagée par les autorités sanitaires françaises : “Nous ne sommes pas des diseurs de bonne aventure, mais il est presque certain qu’il y aura une vague à l’automne”, a prédit le 17 août Brigitte Autran, présidente de Veille et Anticipation des Crises Sanitaires.

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“Possibilité accrue de causer des dommages à notre corps”

Une étude menée par l’Université d’Insubria en Italie et publiée dans le European Journal of Internal Medicine confirme que la nouvelle variante a une grande capacité à se fixer aux récepteurs des cellules humaines. “La plus grande capacité de Centaur à se lier aux récepteurs de notre corps, le soi-disant Ace2, ouvre de nouveaux scénarios de pandémie et identifie cette variante comme une possible dominante mondiale”, explique Fabio Angeli, le professeur à l’origine de l’étude, dans les colonnes de République. . “Ses effets en termes d’agressivité n’ont pas encore été vérifiés, mais la tendance accrue à adhérer à nos cellules et la paralysie subséquente des récepteurs Ace2, qui jouent un rôle fondamental dans la régulation de nos capacités vitales, indiquent également une capacité accrue à créer des dommages à notre organisme ». Alors qu’adviendra-t-il du Centaure ? “Les personnes vaccinées il y a 8 mois ont de fortes chances d’être infectées si la variante est nouvelle”, prédit Fabrizio Preglisaco, directeur médical de l’Institut Galeazzi de Milan. “Je m’attends donc à une augmentation des infections (…) La nouvelle variante qui arrive, qui échappe aux défenses immunitaires, va augmenter les infections. De plus, à partir de septembre, nous devrons également faire face à la grippe : mélange avec une ascension annoncée déjà en septembre, avec le Centaure qui est rapide.” Selon la Fondation Gimbe, spécialisée dans les questions de santé publique, “il faut un plan pour la rentrée, sinon les fragiles seront en danger”. En Italie, comme ailleurs.