EXCLUSIF Les employeurs reviennent lundi. La Rencontre des hommes d’affaires français organisée par le Medef débutera à 12h par le discours d’ouverture du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, suivi des allocutions de Geoffroy Roux de Bézieux et de la Première ministre, Élisabeth Borne. Une rencontre qui sera marquée par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. “Si les patrons s’inquiètent pour l’année prochaine, leur moral résiste”, a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux aux colonnes du Figaro. Or, selon les recherches d’Altares et de l’association patronale GSC, au premier semestre 2022, près de 19 000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi.

30% de plus que l’an dernier

Dans 9 cas sur 10, il s’agit de petites entreprises de moins de cinq salariés. Toute la France est concernée, mais certaines régions plus que d’autres, comme les Hauts-de-France, la Bretagne ou la Normandie. On apprend aussi que les chefs d’entreprise qui ont perdu leur emploi ont, en moyenne, 37 ans. Parmi les secteurs les plus touchés figurent la construction, l’hôtellerie et la restauration, les services aux entreprises et les commerces de proximité.

“Peut-être vaut-il mieux s’arrêter avant de toucher le mur”

Rémi Bures est directement concerné. Propriétaire d’un magasin de chaussures dans le centre de Castres, s’éteindra fin octobre. « Je suis passé par les gilets jaunes, les retraites, le Covid. Là, c’est la guerre en Ukraine. Ça commence à faire pas mal et je vais avoir du mal à tirer mon épingle du jeu. Surtout parce que j’ai des dépenses comme Le PGE (le prêt garanti par l’État), que je dois rembourser. C’est quand même compliqué, c’est tout. Peut-être vaut-il mieux arrêter avant que je ne touche vraiment le mur. Mentalement, je n’ai plus d’énergie”, confie-t-elle. . L’étude réalisée conjointement par l’association GSC confirme que ces dépôts de bilan consécutifs sont bien associés à une situation inédite. Le contexte géopolitique actuel mais aussi l’inflation, les tensions énergétiques ou les événements climatiques extrêmes. Selon les professionnels du secteur, d’ici la fin de l’année 45 000 chefs d’entreprise pourraient perdre leur entreprise et donc leur emploi.