Voici un phénomène silencieux qui commence à faire du bruit. Alors que le nombre de démissions enregistrées en France a atteint un sommet de 520 000 au premier trimestre 2022, de nombreux travailleurs sont dans l’impossibilité de quitter leur emploi, pour diverses raisons. Puis la “démission silencieuse” est mise en place, qui a pour principe de ne faire que le minimum pour éviter d’être licencié. Fini les horaires prolongés et les mails en dehors des heures de travail : les salariés font leurs 35 heures et tout ce qui est écrit dans leur contrat. En bref, vous faites toujours votre travail, mais vous ne souscrivez plus à la mentalité de vous battre pour le travail.

“Non au stress, oui à la santé mentale”

Cette démission silencieuse intervient après plusieurs années particulièrement difficiles dans le monde du travail, caractérisées notamment par la crise du Covid-19. Avec la démocratisation du télétravail et le rétrécissement des frontières entre vie personnelle et vie privée, de nombreux travailleurs souhaitent désormais imposer davantage de frontières dans leur contexte de travail. Tout l’intérêt de cette tendance est de maintenir votre santé physique et mentale et de vous débarrasser du stress que le travail peut créer. “Toute l’ambition du mouvement est de dire non au stress et oui à la santé mentale au travail pour bien distinguer vie personnelle et vie professionnelle” explique Karine Trioullier, alias “Career Kueen”, coach carrière, sur le réseau social TikTok. @careerkueen Démission silencieuse tu connais ? #παραίτηση #εργασία #ωρα #απασχοληση #διαχείριση #επιχειρισήσεις #careerkueen #silentquitting ♬

La santé mentale des jeunes travailleurs au plus mal

Les principales personnes concernées par cette tendance implicite à la démission sont les jeunes travailleurs, et plus particulièrement les moins de 30 ans. Selon une étude menée par la mutuelle Malakoff Humanis et révélée par nos confrères de Paris, 23% des travailleurs de moins de 30 ans déclarent une mauvaise santé mentale contre 16% de l’ensemble des travailleurs. Beaucoup seront tentés de dire que “les jeunes ne veulent plus travailler”, mais la question est en fait fausse. Selon une autre étude menée par Audencia et Meaningful Jobs parue dans Les Échos, les jeunes actifs sont désormais en quête de sens au travail. 91% des 18-24 ans interrogés dans cette enquête affirment avoir choisi leur métier par « intérêt de mission ». Plus d’un salarié sur deux avoue avoir choisi son métier en fonction de “l’impact positif sur la société et/ou la planète”. Seuls 23% ont choisi leur emploi en fonction du salaire. Le rapport des jeunes au travail évolue et la résignation silencieuse en est la preuve.