“J’invite tout le monde [des entreprises] établir, en septembre, son propre plan sobriété », a lancé le PDG dans ce discours de rentrée. « Si tout le monde ne participe pas (…) il faudra imposer des baisses de consommation », a-t-il prévenu. Et “si on arrive à la facture, les entreprises seraient les premières touchées”.

Employeurs sceptiques

Alors que Geoffroy Roux de Bézieux avait estimé le matin que l’Etat était « le plus gros excédent », Elisabeth Borne a répondu sèchement : « Non, Monsieur le Président, il n’y a pas d’excédents de profit de la part de l’Etat », soulignant les dépenses engagées pour la protection du pouvoir d’achat des Français. L’avertissement du chef du gouvernement intervient alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie, grand exportateur de gaz naturel, a déclenché une crise énergétique en Europe. Depuis juin, le gouvernement français a réitéré son objectif de réduire la consommation d’énergie en France de 10 % d’ici 2024. Les entreprises « feront leur part », a promis ce lundi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. Mais « faisons confiance aux entreprises et aux entrepreneurs », ainsi qu’aux intermédiaires, a martelé le « patron des patrons » d’un discours plus insultant qu’à l’accoutumée. Là où le patron du Medef se méfie de l’intervention de l’État, Oxfam France déplore en revanche le ton du Premier ministre jugé trop conciliant. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot s’est montrée encore plus critique, jugeant qu’”au Medef, Elisabeth Borne révèle le chaos capitaliste : coupes, pénuries, rationnement”.

Investissement en Ukraine ?

Loin de ces affrontements politiques, les Rencontres des hommes d’affaires français (REF) du Medef s’ouvrent en milieu de journée sur un appel plus consensuel du président ukrainien Volodymyr Zelensky à investir dans son pays en guerre contre la Russie. “Vous proposez des milliers de contrats, des milliers d’emplois, nous avons besoin de votre participation à la reconstruction post-hostilités”, a déclaré le chef de l’Etat, ouvrant les pourparlers par vidéoconférence depuis Kyiv. Six mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, Volodymyr Zelensky a lancé un appel du pied aux entreprises du BTP, de l’automobile et de l’énergie, avant de recevoir les applaudissements de l’assemblée présente à l’hippodrome de Longchamp, où se tient la REF. .