La chef du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, assure que les poches des Québécois se vident. Photo : Radio Canada Au Québec, l’inflation a augmenté de 7,3 % entre juillet 2021 et juillet 2022, selon Statistique Canada. Quand on regarde l’augmentation du salaire horaire moyen pour l’ensemble des travailleurs du Québec, on constate une augmentation de 8 %. Par conséquent, les salaires ont augmenté plus rapidement que l’inflation dans la province au cours de la dernière année.
Inflation et salaires au Québec
Hausse de l’inflation entre juillet 2021 et juillet 2022 : 7,3 % Augmentation moyenne du salaire horaire entre juillet 2021 et juillet 2022 : 8 %
Source : Statistique Canada Les Québécois occupent une position enviable par rapport à leurs compatriotes canadiens. Au Canada, l’inflation a bondi de 7,6 % au cours de la même période. Les salaires ont augmenté de 5,2 %.
Inflation et salaires au Canada
Hausse de l’inflation entre juillet 2021 et juillet 2022 : 7,6 % Hausse moyenne du salaire horaire entre juillet 2021 et juillet 2022 : 5,2 %
Source : Statistique Canada La principale raison en est probablement un marché du travail plus tendu. Notre taux de vacance est l’un des plus élevés au pays, explique la directrice générale de l’Institut québécois, Emna Braham. Le taux de chômage est également parmi les plus bas du comté de Bell. De plus, de nombreux travailleurs ont décidé de quitter les emplois à bas salaires pendant la pandémie pour se diriger vers des secteurs mieux rémunérés, ajoute Emna Braham, qui accélère la croissance des salaires.
Inégalités par secteurs d’emploi
Si on regarde plus en détail, la situation n’est pas la même pour tout le monde. Certains secteurs en ont profité plus que d’autres. Par exemple, le salaire horaire moyen des infirmières québécoises a augmenté de 10 % au cours de la dernière année, donc plus rapidement que l’inflation. Mais si on regarde celle des cadres supérieurs, on s’aperçoit que la hausse est beaucoup plus sensible, à 56 %. À l’autre extrémité du spectre, les salaires des vendeurs et du personnel des arts et spectacles et des sports et loisirs sont stables, selon Statistique Canada. Et puis, environ 40 % des travailleurs québécois sont syndiqués ou assujettis à une convention collective. À moins d’une renégociation récente, ces derniers n’ont probablement pas vu leurs salaires augmenter au même rythme que l’inflation, mais la tendance commence à changer, observe Mme Braham de l’Institut du Québec. Nous commençons à voir une légère hausse, et les salaires des membres syndiqués commencent également à augmenter. Ainsi, les anticipations d’inflation sont intégrées dans ces négociations salariales. Les Québécois à revenu fixe, comme les retraités ou les assistés sociaux, ont des revenus qui croissent moins vite que l’inflation. Donc, il est vrai que cette catégorie de citoyens s’appauvrit, mais ce n’est pas le cas de tous les Québécois.
Revenu de l’État
La situation salariale et l’inflation contribuent à remplir les caisses de l’Etat. Depuis 2018-2019, la forte croissance des salaires et traitements des Québécois a permis d’augmenter les revenus de l’impôt sur le revenu des particuliers. La vérificatrice générale a déclaré dans son rapport préélectoral que cette croissance était attribuable à un resserrement du marché du travail. Pour l’année 2021-2022, les bonnes conditions économiques et l’inflation ont fait encore bondir les salaires et traitements de 9,4 % selon le rapport du Vérificateur général. La contrôleure générale du Québec, Guylaine Leclerc, affirme que la croissance des salaires est stimulée par un marché du travail tendu. Photo : La Presse Canadienne/Francis Vachon La croissance des recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers devrait encore augmenter en 2022-2023, estime le ministère des Finances. Toutefois, la croissance devrait revenir à des niveaux plus modestes dès 2023-2024, une estimation raisonnable, selon le Vérificateur général. Par ailleurs, la croissance des revenus des taxes à la consommation s’élève à plus de 15 % en 2021-2022. Une augmentation qui provient presque entièrement de la TVQ, que le vérificateur explique par une hausse de la consommation des ménages et l’effet de l’inflation sur le prix des biens et services. Cette croissance devrait encore augmenter de près de 11 % en 2022-2023, toujours sous l’effet de l’inflation. Cependant, le ministère des Finances prévoit un retour à la croissance de l’ordre de 3% d’ici 2023-2024. Avec la collaboration de Nathalie Lemieux et Olivier Bachand