Une plainte pour “extorsion aggravée” a été déposée lundi 29 août par l’ancien premier adjoint centriste de Saint-Etienne Gilles Artigues contre Gaël Perdriau, maire (Les Républicains, LR) de la ville et président de la métropole. La plainte – qui vise également le directeur de cabinet de M. Perdriau, ainsi que l’un de ses collaborateurs et l’ancien associé de ce dernier – a été reçue lundi matin et l’affaire a été transférée à Lyon sur réquisition du procureur de la République près le tribunal d’appel de Lyon. a déclaré le procureur de Saint-Etienne, David Sarmadge. Vendredi, Mediapart révélait dans une longue enquête que Gilles Artigues aurait été victime de chantage politique après avoir été piégé et filmé sans le savoir avec un boy escort en 2014. Le coup monté aurait été orchestré par Samy Kefi-Jérôme. aujourd’hui adjoint au maire chargé des écoles et son complice de l’époque, Gilles Rossary-Lenglet, qui en a révélé les coulisses à Mediapart.

Gilles Artigues croit avoir été drogué

Ce dernier raconte que lors d’une réunion à Paris datant de l’hiver 2014, une caméra a été installée dans une chambre d’hôtel de la capitale. Son ex-compagne y aurait attiré Gilles Artigues et payé une escorte avant de repartir “sur la pointe des pieds”. La vidéo de trente minutes qu’il récupère sera coupée et montée et utilisée pour faire chanter Gilles Artigues pendant plusieurs années afin de le “mettre en laisse”. L’avocat de Gilles Artigues, Me André Buffard, affirme détenir des preuves, notamment des conversations dans lesquelles son client est menacé de révéler cette vidéo à sa famille. Or, selon son avocat, M. Artigues estime avoir été drogué cette nuit-là : « Il connaît M. Kefi-Jérôme qui l’a amené dans sa chambre pour rien et l’a fait boire. Il ne se souvient plus de grand-chose après ça. « Pensant que personne ne croirait sa version, il n’a pas osé rapporter les faits, jusqu’à l’enquête de Mediapart. A lire aussi : Extorsion à Saint-Etienne : Gilles Artigues, ancien premier adjoint de Gaël Perdriau, va porter plainte pour “embuscade en bande organisée”
Selon le site d’enquête, le maire lui-même et son directeur de cabinet, Pierre Gauthier, auraient été au courant de cette opération et auraient « ordonné à Sami [Kefi-Jérôme] pour afficher la courte vidéo. Ce qu’ils nient tous les deux. Interrogé par Le Monde, Gaël Perdriau a affirmé, samedi 27 août, n’avoir jamais vu le contenu de la vidéo et mis en cause “toute notion de chantage qui serait liée aux décisions prises récemment par Gilles Artigues au sein de l’équipe municipale”. Le vice-président d’arrondissement chargé du logement et de l’habitat, Gilles Artigues a démissionné en mai de son poste de premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne, tout en restant adjoint au conseil municipal. Samy Kefi-Jérôme a quant à lui reconnu l’existence de cette vidéo sur Mediapart, mais a invoqué la protection de sa “vie privée” pour ne rien dire de plus. Il vous reste 25,18% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.