“Quinze jours avant les vacances de Noël, nous avons décidé, avec le collectif “Jamais sans toit”, de reprendre l’école car il commençait à faire très froid.” Fanny Talbot, enseignante chez franceinfo Les deux familles ont dormi dans la salle polyvalente de l’école, “pendant deux semaines sur des matelas de sport”, explique Fanny Talbot au micro de franceinfo. Pour cette rentrée 2022, 50 000 enfants retourneront à l’école sans logement permanent, vivant dans des hôtels sociaux, des squats ou des bidonvilles. Selon le dernier recensement de l’association du 22 août, 1 658 mineurs n’ont pas trouvé de logement après avoir appelé le 115 et ont donc dormi dehors, sous des tentes à même le trottoir. Fanny Talbot, enseignante de CE2 à l’école Antoine Charial de Lyon et membre du collectif ‘Jamais sans toit’, pose avec la famille Adame, dont les deux petites filles sont scolarisées dans cette école. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE) Pour les parents d’Alla, le collège de l’école appartient à l’histoire. Le collectif lyonnais “Jamais sans toit” a accéléré les démarches pour que la famille obtienne son propre appartement, à deux pas de l’école. “Une grande maison, deux chambres, c’est bien”, se réjouit la mère d’Alla. “Et il y a beaucoup de jeux”, ajoute Alla. “Là, c’est un peu la voie idéale, j’ai envie de dire que malheureusement ça ne se passe pas toujours comme ça”, déplore l’enseignant. En effet, 45 autres familles sont toujours sans abri dans la métropole lyonnaise, ce qui signifie qu’une centaine d’enfants lyonnais retourneront à l’école sans logement permanent. C’est le cas de cette famille albanaise : “Je m’appelle Merlida, je vis dans une tente”. A 11 ans, Merlida vit depuis quelques jours dans un campement, juste à côté de la gare de Lyon-Part Dieu, avec sa mère et sa petite soeur, Ruensa, 7 ans. Ils dorment « à même le sol », sous une tente en toile avec seulement un tapis. “Il y a des valises, il n’y a pas de jouets”, décrit Ruenza, dont la perspective en septembre : “J’attends l’école”. “L’école est encore plus importante pour ces enfants, car c’est la seule issue. Ce sont des enfants qui sont épuisés, qui s’endorment en classe et n’ont donc pas les mêmes opportunités que les autres.” Fanny Talbot, enseignante chez franceinfo “On voit bien la différence : quand la situation se stabilise, les enfants changent assez vite d’attitude en classe, c’est la meilleure des récompenses”, ajoute Fanny Talbot. L’an dernier, une centaine d’élèves de la métropole lyonnaise ont ainsi été hébergés, après que professeurs et parents d’élèves aient occupé l’école. Une ligne de conduite et un combat que ces associations lyonnaises veulent désormais étendre à toute la France. Le collectif « Jamais SDF » lance un réseau national avec la FCPE le 30 août, pour mieux identifier et reloger durablement ces familles. Des milliers d’enfants vont retourner à l’école en dormant dans la rue – Un reportage d’Agathe Mahuet
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